Le développement spirituel ou « Comment sentir que nous sommes en accord avec notre Être profond ? »
Développement spirituel…? Je vous invite à lire d’abord la partie 1 pour plus de compréhension.
Comment nous rendre compte que nous prenons de la distance avec notre personnalité ?
Notre Intelligence de vie se manifeste à nous essentiellement (pas seulement) au travers nos sensations et nos sentiments. Voilà pourquoi la conquête de la présence à notre corps est si valorisée en sophrologie caycédienne.
Lorsque nous sommes en concordance avec elle, sa vibration s’écoule librement en nous. Nous ressentons alors de la légèreté, un bien-être certain et une satisfaction profonde. Nous respirons plus librement. Nous nous sentons plus « vivants », plus « ouverts ».
Au contraire, lorsque nous l’ignorons, alors nous sommes envahis par la frustration, la tristesse, le découragement, la colère… mais aussi les tensions, les douleurs, les maladies…
Tous ceux-ci sont des signaux d’appel de notre Être profond qui aspire, par-là, à nous montrer le chemin. Malheureusement, nous ne les reconnaissons généralement pas comme tels. Nous accusons, dans l’ignorance et l’inconscience, les autres ou les circonstances d’en être la cause. Et nous luttons pour nous protéger de ces circonstances et de ces autres, ou pour les modifier, sans nous occuper véritablement de ce à quoi nous sommes conviés, à l’intérieur.
Notre personnalité et ses exigences
Les revendications, les exigences, les désirs de notre personnalité, que nous faisons nôtres, sont accompagnés, lorsque nous nous mettons à leurs services, de la crainte de ne pas parvenir à nos fins.
Si nous ne réussissons pas, alors nous nous estimons sans valeur, incompétent/e, ridicule, … Nous sommes constamment dans le jugement. D’ailleurs, afin de satisfaire notre « idéal », nous sommes en permanence dans l’effort et dans la lutte. Et nous finissons, à la longue, par éprouver du ressentiment envers la vie qui nous demande tant, pour si peu de résultats…
Quel chaos et confusions intérieurs !
Et lorsqu’au contraire nous réussissons , comme il n’y a pas de garantie de durée, de sécurité, alors nous plongeons dans la crainte de perdre ce qui a été acquis…
Tout n’est que tensions. Et à force de tensions dans le corps et dans l’esprit, de fatigues, de lassitude, nous finissons parfois par craquer ou déprimer.
Mais observons bien lorsque nous craquons, qu’est-ce qui craque en nous ?
Rien d’autre que l’édifice que nous avons construit, avec notre mental, sur la base de nos exigences personnelles. C’est à dire ce que nous voulons maintenir coûte que coûte !
Quand nous sommes en dépression, c’est l’énergie de notre Essence profonde qui se retire pour ne plus contribuer à ce jeu qui ne lui convient pas ! Notre corps nous impose de lâcher prise et nous indique que nous faisons fausse route.
Oeuvrez à votre développement spirituel…
Cela est donc bénéfique, au final, voire même salutaire, si nous en saisissons bien le sens et savons l’écouter à temps.
« Craquer » semble donc être un moyen qu’emploie notre Être profond pour nous rappeler à l’ordre, pour nous empêcher d’aller plus loin sur cette route qui nous éloigne de nous.
Mais il n’est bien entendu pas nécessaire d’aller jusqu’à cette brutale secousse pour le reconnaître et enfin lâcher prise.
Tout dépend de la qualité de notre écoute intérieure, de l’attention que nous nous portons, au quotidien, de notre réceptivité aux tous premiers murmures intérieurs… Avant que la Vie en nous ne soit obligée de crier plus fort !…
Spiritualité et lâcher-prise
Développer sa spiritualité est donc en lien avec le fait d’apprendre à lâcher notre emprise sur certaines de nos croyances, de nos attitudes.
Il s’agit d’apprendre à discerner celles qui nous conviennent et celles qui ne nous conviennent pas.
Il s’agit d’apprendre à ne pas nous accrocher à notre volonté « propre », mais nous laisser guider par notre Essence. Il s’agit d’apprendre à nous détacher de nos aspirations, soufflées par notre égo. Il m’est aussi arrivée d’entendre mais de n’en faire qu’à « ma tête », de ne pas suivre le chemin indiqué. J’en ai chaque fois payé le prix. Certes, beaucoup appris aussi. Il n’y a jamais d’erreur, seulement des écarts par rapport au chemin le plus direct et le plus confortable – une fois vu avec le recul.
Lâcher prise, c’est accepter que notre personnalité ne soit plus le conducteur. C’est passer le volant à notre Intelligence de vie. Pour cela, il faut savoir distinguer le « Je » du « je », le « Maître » du « serviteur »… Remettre les clefs au compétent, et pas à l’impropre et malhabile.
D’ailleurs, au passage, peut-être avez-vous déjà entendu que : « l’extérieur est le reflet de l’intérieur » ?… J’adore observer à quel point nous savons reconnaître les incapacités aux postes à responsabilités devant nous, mais beaucoup moins à l’intérieur 😉
Dans l’un de ses romans, Henri Gougaud présente le personnage principal qui voit sa vie s’orienter chaque jour vers des aventures qu’il ne souhaitait pas. « L’homme à la vie inexplicable » avait, à la base, bien programmé sa vie. Mais les circonstances en ont décidé autrement. Et en acceptant de se laisser guider par elles, il a découvert une vie bien plus formidable que celle qu’il avait envisagée…
Cela aussi me parle beaucoup. Mes proches et les personnes qui travaillent avec moi ont déjà pu entendre mon expérience à ce sujet. Jamais je n’aurai découvert et travaillé au Ladakh si je ne m’étais pas laissée dérouter, pour mon plus grand bonheur, par la Vie.
De même nous aspirons peut-être à nous reposer, ou encore à réaliser quelque chose qui nous semble « trop beau », « trop inaccessible ». C’est peut-être quelque chose qui nous enthousiasme, qui nous fait rêvé profondément, porté par la Vie en nous. Mais malheureusement, nous repoussons ces idées issues de notre Essence profonde, les jugeant, avec nos conditionnement étriqués et conformistes, comme quelque chose d’irréalisable ou de fantaisiste !
Simple mais pas si facile
Ayant compris comment s’exprime l’Essence en nous, par nos sensations et nos sentiments notamment, nous sommes invités à décider de répondre, au quotidien, à cet appel vers le bien-être et l’harmonie en nous « accordant » pas à pas. Des signes concrets et tangibles se mettent alors en place, au fur et à mesure, devant nous.
Et oui, décider d’être heureux pourrait paraître une évidence, mais ce n’est pas si facile ! Il va falloir cultiver de la présence, de la conscience de l’écoute, mais aussi un certain courage pour vaincre ou ignorer :
- notre besoin de contrôler notre vie,
- les avis et opinions de notre entourage,
- les injonctions de notre éducation …
- laisser tomber nos résistances, nos doutes, nos peurs…
C’est aussi simple que de passer le volant de la voiture à un chauffeur et de nous laisser conduire, mais sans savoir quelle est la destination ! Même si nous savons ce conducteur infiniment sage et intelligent, cela nécessite d’accepter de s’en remettre totalement à lui. Certain appelle cela avoir la « Foi » (rien de religieux ici).
S’en remettre à son Âme, c’est cesser de lutter contre cette part majeure de soi. C’est cesser d’agir de façon désordonnée et inconsciente.
Il y a seulement un effort d’attention, de présence en conscience, à opérer.
La spiritualité est une reconnexion
Vivre la spiritualité est donc tout simplement, tout naturellement, se positionner dans un état de connexion avec notre Soi profond. Cette fonction ayant été délaissée, elle nécessite d’être retrouvée et développée.
La spiritualité, c’est porter un autre regard sur qui nous sommes, sur ce qu’est la vie, en le dirigeant vers la conscience et la perception de notre Essence. Nous remettons alors notre personnalité à sa juste place et à sa juste fonction, au service de l’Intelligence de vie en nous.
Pour cela, nous devons porter attention, au présent, à nos sensations, nos émotions et nos pensées. Les positives sont favorisées, car elles nous élèvent. Les négatives sont accueillies et transformées, car elles qui nous alourdissent. Ainsi nous apprenons à « séparer le bon grain de l’ivraie » et en devenir maîtres.
PETITE PRATIQUE :
Dans la journée, exercez-vous à repérer ce qui vous a plu, ce qui vous a causé de la joie, petite, fugitive ou grande. Quelles que soient les difficultés de votre quotidien, vous découvrirez, si vous le voulez bien, que la vie offre toujours beaucoup de petits cadeaux ainsi que beauté, générosité et témoignages d’amour.
Ajoutez-y une pincée de « gratitude et reconnaissance ». Remercier est une façon d’alimenter l’Essence en nous et de lui donner une place croissante.
Apprendre à identifier, en conscience, nos deux voix intérieurs, celle de l’égo et celle de l’Intelligence de vie, est essentiel. (Bien sûr, la voix de l’égo peut prendre des facettes différentes en nous : le juge, l’enseignant, le parent, le sage appris,…).
L’égo, tant qu’il n’est pas apaisé, tente d’accaparer le pouvoir et de nous couper, de nous diviser intérieurement parlant. C’est cette notion qui a été représentée par le diable (diabolo = diviser). L’Essence nous conduit, quant à elle, vers l’unification de notre être.
Ces deux voix sont comme celles de deux enfants en nous : l’un têtu et tordu, l’autre sage, discret et patient. Ils désirent tous deux qu’on les entende et qu’on s’occupe d’eux. L’idée est de choisir de porter attention à l’Âme, tout en rassurant et intégrant la personnalité, que l’on peut alors apprendre à accueillir sans jugement, avec tendresse et parfois sans complaisance.
Ainsi la spiritualité est-elle une forme de rééducation à Soi, profondément.
Chacun est libre de choisir comment il souhaite occuper son existence. La spiritualité est de vivre en conscience, pleinement présent à chaque instant. La spiritualité, c’est de faire de sa vie entière une vie de présence, bien vivante.
Donner une place à la spiritualité dans notre vie nous permet d’insuffler un supplément d’âme et de conscience dans tout ce que nous faisons.
RQ : A l’occasion de la rédaction de cet article je suis tombée sur un article de M. Boudet (Dr en Sciences physiques), que j’ai découvert. Je ne le connais pas du tout, mais je tiens à dire que cet extrait m’a beaucoup inspiré, tant il me correspondait.