Juste colère !!!
Juste colère!!!
Aujourd’hui, c’est de colère dont j’avais envie de parler… Pas toujours bien vue cette émotion, non ?
C’est une colère énorme qui est montée en moi ces dernières semaines, colère inavouable, inavouée, inacceptée jusque là et tellement refoulée, sans respect pour ce qu’elle avait à me dire…
Mais j’avais oublié: tout a un sens, tout est utile, tout est parfait – même si je ne comprends pas encore…
Ma colère est utile, tant que je ne rentre pas dedans, me laissant emporter par elle. Et si je lui apporte la reconnaissance et l’attention nécessaires, elle me parle de moi… et du non respect de mes limites…
Rien à réprimer, tout à accueillir, tel quel d’abord.
Accueillir et écouter ce signe de vie qui s’exprime, en toute neutralité bienveillante.
Jusque là trop appliquée à réprimer la vie qui monte, surtout quand elle parle fort à travers moi, pour répondre à ma « bonne » éducation, pour me montrer « gentille et douce », « docile », pour mieux être appréciée…
Jusque là trop appliquée à réprimer cette Puissance, pourtant parfois si recherchée…
Je lui laisse prendre aujourd’hui sa juste place, sans plus l’étouffer de mes peurs, de ma « bonne » éducation.
Jusque là trop appliquée à juger certains ressentis, certains de mes besoins, ces mouvements d’expression de la vie en moi, avec mes « c’est bien » ou « c’est mal » pour mieux les contrôler, les filtrer à ma convenance selon des critères pré-établis (dictés par qui ?), pour mieux mentir, me mentir…
Aujourd’hui, je laisse place. J’ose la juste colère!
Et je laisse faire, laissant tout passer au travers moi (pour observer mais pas agir encore), à l’écoute pour mieux comprendre ce qui se joue, là, en moi, en cet instant. En conscience pour mieux entendre et questionner : « Que dis-tu ? Que me dis-tu ? »; mais aussi mieux voir ainsi : « Qui parle en moi là ? »:
- Est-ce mon petit moi, égocentrique, tyrannique et irresponsable, qui fait un caprice et tâche de prendre le pouvoir en résistant au vivant ? à qui l’on n’a pas répondu comme il veut, quand il veut ?…et qui se répète en boucle : « il/elle ne devrait pas … », « il ne faut pas … », « il/elle devrait comprendre… » édictant par là même des règles qui doivent répondre à ses critères.
Prendre le temps de voir me donne un avantage, celui du pouvoir de choisir : céder à mon petit moi ou le tranquilliser et l’éduquer ?
- Ou s’agit-il de mon être profond qui souffre et exprime sa douleur face à une situation où je me laisse faire, je laisse l’autre envahir mon espace ? Nul besoin alors de faire taire cette part gardienne en moi qui réclame justesse et respect. Bien au contraire, mais plutôt lui laisser prendre sa place sur scène, avec maitrise : sans folie, ni furie, avec conscience de ce qui est et de ce qui se joue.
Alors je comprends que la colère peut tout aussi bien être l’expression d’une part mal éduquée en moi (qui se fourvoie dans l’expression de son besoin réel), que celle d’une part qui me montre que je dois me respecter et marquer mes limites. Ce n’est pas la colère, le « problème » mais quelle part de moi s’exprime à l’instant, et comment.
Aujourd’hui, la juste colère est devenue un de mes précieux indicateurs du moment, et je l’en remercie.
Et vous, comment vivez vous la colère ?