Il n’est de mystère pour personne qu’en tant qu’êtres humains nous avons des besoins vitaux et fondamentaux à satisfaire : respirer, boire, dormir, manger…
Satisfaire ces besoins de base est une nécessité sinon cela bloque le processus de vie, ou notre développement.
Mais une fois ces besoins physiologiques et de sécurité satisfaits, les questions relatives au sens de la vie deviennent peut-être un peu plus pressantes.
On peut observer, dans nos sociétés les plus aisées, combien nombre d’individus, pris au piège de la routine et du speed quotidien, se trouvent de nos jours aspirés dans des spirales pour se fuir et/ou s’effondrer tant ils vivent à la périphérie d’eux-mêmes, tant leur existence leur semble privée de sens.
Et c’est au moment du grand départ, ou face à un accident, une maladie…, que certains réalisent qu’ils sont passés ou passent à côté de leur vie.
Tandis que d’autres peuvent se sentir broyés par les contraintes familiales, leurs obligations financières, le rythme effréné du métro-boulot-dodo ou les exigences du travail, … mais sans vraiment savoir quoi faire.
D’autres encore peuvent se sentir accablés par l’ennui, ou la solitude…
Quelques-uns goûtent, quant à eux, cette forme de « liberté » que semble leur offrir la prospérité financière. Néanmoins ils découvrent souvent que celle-ci ne suffit pas à donner un véritable sens à leur existence.
Ainsi, d’après une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Rochester aux USA, être riche, beau et célèbre ne rendrait pas plus heureux. Les résultats suggèrent même que la richesse, la gloire et la beauté seraient une formule pour favoriser l’anxiété plutôt que le contentement. Ainsi rejoignent-ils l’adage que : « même s’il y contribue, l’argent ne fait pas forcément le bonheur ».
Dans tous les cas, les uns et les autres s’enivrent de fêtes artificielles, de feuilletons américains, ou encore de consommations en tous genres pour oublier, pour s’oublier… quand il s’agit, en réalité, d’apprendre à venir s’entendre.
Et c’est face à ces constats que, depuis que je suis adolescente, cette question m’obsède : à quoi sert notre existence ? pourquoi sommes-nous ici ? quel est le sens ?…
J’ai toujours eu ce sentiment profond que nous étions passés à côté de quelque chose, que nous n’avions pas compris quelque chose, que ce ne pouvait pas être ça La Vie !
En réalité tant que nous cherchons dans la mauvaise direction, pas de sens…
Tous les grands sages sont unanimes, aucune logique extérieure à nous-même ne peut ultimement nous servir à découvrir le sens de notre existence.
Celui-ci a davantage trait à ce que nous sommes, ce que nous vivons intérieurement, plutôt que ce que faisons ou possédons, qui nous laissent d’ailleurs souvent face à un vide ontologique.
Le sens est en lien avec notre ouverture de Conscience.
Ainsi notre vie humaine embrasse-t-elle deux raisons d’être, nous dit Eckhart Tolle.
Une raison d’être intérieure, essentielle, qui se réfère à La Vie, à l’Essence que nous sommes intrinsèquement et au degré d’intimité, de connexion, de communication que nous entretenons avec Elle.
Et une raison d’être extérieure qui concerne quant à elle le faire, pour assouvir nos besoins vitaux et soutenir les élans de L’Être. Car plus nous nous mettons à les suivre, plus nous expérimentons d’heureux déploiements.
Mais nous inversons tout dans cette société…
Et même les plus avertis, nous courons de stage en stage, de formation en formation, de livre en livre… en quête intellectuelle de notre « mission de vie » parce que nous « devons » contribuer. Sentant intuitivement au fond comme un vague écho, nous nous consumons pourtant à suivre l’appel de sirènes en tous genres qui nous tirent parfois encore plus vers le découragement.
Dans ma vision d’aujourd’hui, notre raison d’être profonde est de nous révéler, de nous retourner vers notre Nature profonde, et de nous syntoniser à elle avec Amour et Respect.
C’est la raison d’être fondamentale, commune à tous les humains, chacun s’avérant être une facette du Tout ; comme toute autre forme de Vie d’ailleurs.
En revanche notre raison d’être extérieure, elle, varie selon les individus, peut évoluer dans le temps, mais alors toujours en préservant l’harmonie avec le Tout.
Elle est la manifestation qui répond à la Vie qui nous fait nous exprimer concrètement ensemble.
Ainsi ceux qui agissent sous l’orchestration de leur Âme réalisent-ils des merveilles et nous montrent des miettes de ce que nous pouvons vivre.
Sans cet ajustement profond à La Vie, nous quittons notre « flow ».
Notre intellect, pourtant habile à développer des technologies modernes et des structures en tous genres, se révèle manifestement bien inadéquat, livré à lui-même, pour nous conduire vers le bonheur. Et si nous pouvons toujours réaliser nombre de choses, c’est alors souvent au prix d’effort, de détermination, d’acharnement parfois, mais sans enthousiasme, ni justesse.
Nous en constatons les résultats autour de nous actuellement. Toute notre soi-disant évolution technologique n’aboutit invariablement qu’à des déséquilibres et de la souffrance, sous des formes diverses.
Aujourd’hui il ne s’agit pas d’accuser, ni de se lamenter, encore moins de se culpabiliser.
C’est une expérience. Nous l’avons collectivement réalisée, fermant nos oreilles aux appels de la Sagesse, nous en portons tous la responsabilité.
Mais tirons-en les enseignements car il est temps à présent d’agir autrement, de revenir en nous, de remettre de l’ordre dans nos priorités, pour remettre naturellement de l’Ordre à l’extérieur aussi.
L’intérieur et l’extérieur ne s’opposent pas, ils se reflètent l’un l’autre. Mais tout commence à l’intérieur…
lvie Ducattillon
