… et dire « stop » au mode survie

Majoritairement nous vivons en mode « survie ». Nous sommes bien souvent « morts » avant le vrai départ…

Triste constat ! Mais je vais préciser ce que j’entends par là.

Vous avez dit survie…?

« J’aurais aimé avoir le courage de vivre comme je voulais, et pas de vivre la vie qu’on attendait de moi »Voici, d’après l’infirmière américaine Bronnie Ware, l’un des cinq plus grands regrets des patients qui étaient sur leur lit de mort et dont elle s’est occupée. Formule souvent associée à : «J’aurais aimé m’autoriser à être plus heureux».

Quand les gens se rendent compte que leur vie est presque terminée, ils la regardent avec davantage de clarté. Et ils se rendent compte du nombre de rêves qu’ils avaient et qu’ils n’ont pas réalisés. Nous sommes surtout éduqués à suivre nos « devoirs », plus que nos « élans »…

Bien sûr, cela n’est pas forcément à prendre au pieds de la lettre. On pourrait se dire que, peut-être, ne voient-ils que le verre 1/2 vide et pas le verre 1/2 plein, comme c’est bien souvent aussi notre tendance.

 

Mais pour autant, nous pouvons peut-être nous en servir pour nous inspirer.

Nouveaux-nés, nous arrivons : une boule de vie dans un petit corps. Une boule de vie, avec sa conscience propre, toute ouverte au monde qui se présente à elle. A la fois si pleine d’elle-même et si fragile…

Parmi les mammifères, une fois nés, nous sommes parmi ceux qui sont les moins autonomes pendant le plus longtemps. En effet, dans la classe des mammifères, les primates grandissent en général moins vite que les autres animaux. Et parmi ceux-ci l' »Homo sapiens » est le roi des traînards, passant un temps considérable dans la dépendance (sans aller jusqu’aux « Tanguys » 😉 ).

À sa naissance, un bébé est entièrement dépendant de ses parents. L’autonomie fait lentement son apparition lorsqu’il commence à ramper, à marcher à quatre pattes, à saisir un objet… Cette quête d’autonomie va se poursuivre pendant plusieurs années, petit à petit dans différentes sphères de sa vie. 

Entre 18 et 36 mois, l’enfant commence à vouloir vraiment faire les choses par lui-même. Toutefois, il n’est pas encore certain d’y arriver. Il a toujours besoin des encouragements et de sentir ses parents présents. À 5 ans déjà, l’enfant commence à être capable de planifier et d’organiser un travail, à condition qu’il s’agisse d’une tâche très simple. Et vers l’âge de 7 ans, il devient de plus en plus autonome et responsable : on parle de l’âge de « raison ».

Dans le même temps…

…l’enfant va se constituer une idée de lui même en tant que personne, à travers le regard de la mère et du père (ou des personnes qui s’occupent de lui), à travers ses expériences, et son interprétation de celles-ci. L’enfant apprend, pas à pas, qui « il est » et comment fonctionne le monde. Enfin, du moins, celui dans lequel a atterri. On comprend bien que, plongé dans un milieu différent, nous aurions une autre perception de qui nous sommes et de notre réalité, du moins dans cette partie apprise que constitue notre personnalité. Ainsi, la fille de M. Rockefeller a certainement une vision différente d’elle-même et de sa relation à l’argent et au monde que si elle était née au fond d’un coron…

Par l’approbation du parent, l’enfant apprend qu’il peut faire cela et non ceci, qu’il est ceci et pas cela…pour sa survie.

Il va pouvoir définir les contours de sa personnalité, un compromis entre ses propres pulsions et désirs, et le monde extérieur.

L’enfant, même très petit, le sait bien: il le sent. Il constate très vite sa dépendance. Il se rend bien compte que, de l’attention que lui portent ses parents, dépend sa survie, pour manger, être à l’abri, être soigné… Va donc commencer, pour lui, cette quête pour être apprécié, reconnu, aimé. Certains chercheront à se conformer aux attentes. D’autres feront tout pour être remarqué.

Quelques-uns iront jusqu’à confondre l’amour avec les coups reçus. Tout plutôt que l’indifférence, synonyme de mort. Au travers de la maltraitance, au moins, on existe !

Qui n’a pas vécu, un jour, ce « constat » de ne pas être aimé/e ? Qui n’a pas tenté d’ajuster, parfois désespérément, son comportement pour être « raccord » avec l’idée qu’il s’est faite de ce qu’il doit faire pour être aimé ? On apprend à se conformer pour être aimé/e et survivre, inconsciemment.

L’enfance est fondamentale : la manière dont on a été aimé, la manière dont on a interprété qu’on l’était et dont il fallait se comporter pour cela, déterminera une bonne part de notre capacité affective.

 

Le besoin d’amour et de reconnaissance n’est jamais complètement comblé

Et il ne le sera jamais par l’extérieur !

Personne ne peut nous sauver.

Personne ne nous prouvera définitivement que nous sommes parfaitement aimables, que nous méritons, que sommes merveilleux tels que nous sommes, et que rien ne nous arrivera de grave car nous sommes en sécurité.

Il est essentiel, et c’est cela entrer dans l’âge adulte avec sagesse, de travailler à vivre avec cette réalité. Sinon, tout au long de notre vie, on cherche à être aimé/e, à être apprécié/e, reconnu/e, à faire plaisir aux autres… quitte à se perdre soi.

Est-on alors vraiment dans notre vie à nous ?

La peur, bien plus que la mort, nous inhibe. Elle nous empêche de vivre ce que nous sommes et ce nous avons vraiment à vivre.

Comme je l’ai déjà dit, peu après notre naissance, nous avons appris la séparation. Et nous vivant alors comme séparé/e, esseulé/e, et il est devenu vital, dans notre inconscient, de nous faire aimer pour que nous puissions survivre. L’importance du regard que l’autre va porter sur nous devient capital. Et c’est là que nous nous abandonnons, comprenant que nous devons nous conformer, ou être spécial pour attirer autrement l’attention. Nous mettons en place toutes sortes de stratégies pour être apprécié/e.

Le problème, c’est qu’une fois adulte, nous continuons.

Le regard porté par l’extérieur continue à être pesant.

Et nous abandonnons nos rêves, nos projets. Ceux là même qui nous rendent vivants. Nous trahissons qui nous sommes vraiment pour plaire et être reconnus par ceux qui nous environnent… Sans nous en rendre compte, si ce n’est par ce mal-être qui nous habite, merveilleux indicateur qui nous montre combien nous nous sommes éloignés de nous. Ne nous rendant pas compte non plus qu’eux aussi, sont tellement distants d’eux-mêmes, tellement perdus, qu’ils n’ont pas l’assise nécessaire pour le faire.

Nous nous abandonnons, nous nous trahissons. Infidèles à ce que nous sommes véritablement, nous passons à côté de notre vie. En essayant de nous rencontrer dans le regard d’autrui, nous nous perdons.

Alors, revenons à nous, dès que nous réalisons..

La joie retrouvée indique le chemin.

Tant que l’on est pas « complet », que l’on a pas atteint la maturité qui consiste à bien nous connaître tel que nous sommes profondément, à nous accepter et être en paix avec nous même, alors nous continuons à chercher au dehors l’amour que nous ne nous donnons pas à nous même: c’est ce que je nomme le mode « survie ».

Il s’agit d’une quête bien inefficace qui nous détourne de nous, aussi bien dans la conformité que dans la rébellion qui s’opère toujours par rapport à une référence qui n’est pas qui nous sommes. Car notre vraie « nature » est à l’intérieur de nous. C’est en retournant la caméra en soi que l’on peut espérer la découvrir.

C’est le chemin d’individuation où l’on est son propre guide et où l’on admet que l’on mérite d’exister comme tout le monde, que c’est notre droit et que nos imperfections sont celles de tout être humain.

Sortir du mode survie…!

Quand on ne cherche plus la reconnaissance, on peut s’aimer tel qu’on est, et aimer les autres vraiment. Sans plus les utiliser pour calmer notre détresse.

Et lorsque l’on s’aime, on commence alors à venir nous écouter et nourrir nos élans propres, nos envies profondes, sans crainte d’un jugement extérieur, sans attente d’une approbation autre que la notre… Nous vivons notre vie. Nous nous mettons enfin au service de nos besoins de fond, de nos projets. Ceux qui nous rendent vivants lorsque nous les réalisons. Des besoins qui nous rendent fiers de nous, après les avoir comblés. Ou ceux qui nous rendent plus confiants quant à nos capacités, même si ce n’est pas toujours facile !

Plutôt que de chercher Amour et Reconnaissance à l’extérieur et laisser mourir qui nous sommes, ne nous octroyant que quelques plaisirs, parfois même morbides, pour survivre, il me semble urgent, pour ceux qui s’ouvrent en conscience, d’apprendre à s’en offrir pour ensuite mieux pouvoir en donner.

Pour adoucir le monde, notre monde, ce dont nous avons besoin, apprenons à nous le donner, dans le respect de nous et sans attente. Cela fait beaucoup moins souffrir. Nous lâchons ainsi les chimères et ne sommes plus frustrés.

Et offrons-le. Le sentiment de faire du bien autour de soi est très gratifiant et participe au sentiment de bonheur… oubliée la survie!

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Sylvie Ducattillon

Sophrologue Caycédienne et Psychothérapeute, une double compétence pour mieux vous accompagner 

Toulouse et Foix : 06.89.60.12.99

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