Le manque de confiance en soi
Lorsque nous manquons de confiance en nous, cela se manifeste le plus souvent par 2 types d’attitude. Nous nous enfermons dans un sentiment d’infériorité et, en même temps, un sentiment de supériorité.
Certains manifestent ouvertement, sur la scène, leur sentiment d’infériorité. Ils incarnent alors des personnalités qui se replient sur elles-mêmes, n’osent pas… Mais au cœur d’eux-même, sur certains plans, ils cachent leur sentiment de supériorité, jugeant, critiquant dès qu’il est possible une « faille » qui se manifeste devant eux.
Tandis que d’autres dissimulent plutôt leur sentiment d’infériorité derrière le masque d’une personnalité « assurée », distante ou autoritaire… écrasant l’autre même parfois pour mieux se donner l’illusion de sa logique de domination. Attitude très valorisée aujourd’hui, ils jouent aux « forts ». Très seuls, ils œuvrent au quotidien pour que personne ne s’aperçoive de la blessure intérieure, ou de la « supercherie »…
Les deux co-existent en nous. Mais dans les deux cas, il y a malaise; même si l’un vient consulter plus que l’autre 😉
Chaque fois, ce sont les 2 faces d’une même pièce : une appréciation erronée, un manque de confiance et de reconnaissance de soi, dans des proportions propres à chacun bien entendu.
Quête de reconnaissance extérieure
Souvent je demande aux personnes qui viennent me voir : « Que penseriez-vous d’un borgne qui demande son chemin à un aveugle ?«
Pourtant, manquant de confiance en nous, nous attendons bien souvent de l’extérieur une reconnaissance. Cette reconnaissance qui nous démontrera que nous pouvons être fiers et avoir confiance en nous. Oui, mais bien souvent l’autre ne sait déjà pas se l’accorder à lui-même. Alors, comment le pourrait-il pour autrui ?
Parfois, par bonne volonté, nous cherchons à compenser. Et les : « C’est bien mon/ma chéri/e ! » pleuvent autour d’un individu. Mais la reconnaissance surfaite, ou dépendante de l’extérieur, vient forcément à s’écrouler à un moment de la vie de la personne objet de ces appréciations… Comme un soufflet qui se dégonfle au premier coup de froid.
On aura beau vous dire : « Ce que tu fais est magnifique !« , si vous êtes persuadés du contraire, vous demeurerez un puits sans fond. Ou vous basculerez (c’est le cas pour ceux qui ont été survalorisés) dans la déconfiture lorsque l’illusion de votre soit-disant « supériorité » sera éventée. Et vous souffrirez…
Alors, comment faire ?
La véritable confiance en soi et reconnaissance de soi viennent d’abord et avant tout de l’intérieur. Il s’agit d’une reconnaissance de soi par soi-même.
Cela passe donc déjà par une bonne connaissance de soi. Concrètement, observons avec humilité qui nous sommes vraiment, sans faux semblants.
Mais attention, j’utilise aussi souvent l’image suivante : si je suis un écureuil, inutile de me comparer à un poisson. Quelles sont mes forces à moi, en tant qu’ « écureuil » ?
Humilité signifie savoir reconnaître ses propres forces et faiblesses, avec justesse.
Humilité ou modestie ?
Le mot humilité vient du latin humilitas, dérivé de humus signifiant « terre ». L’humilité est un trait de caractère. Celui d’un individu qui se voit de façon réaliste. L’humilité réelle est différente de la modestie de circonstance.
Modestie vient du latin modestia, « modération ». Elle correspond à une attitude, un comportement mesuré, réservé.
L’humilité, le terreau sur lequel pousse l’individu, est un positionnement intérieur profond. La modestie est souvent plus en lien avec une question d’apparence; au sens jungien du terme, le masque social : la persona; avec pour certains des interdits qui sont posés et qui les amenuisent, sans considération d’une réalité objective.
Ainsi, les apparences peuvent être trompeuses. La modestie peut jouer. Au contraire de l’humilité, elle est de l’ordre de l’extérieur, de la surface. Au mieux, elle est de l’ordre des bonnes manières.
Et le paradoxe est d’ailleurs qu’une personne réellement humble intérieurement peut, parfois, paraître arrogante, au vue de l’extérieur, dans sa façon de s’exprimer. Car, en effet, les personnes humbles ne se déprécient pas. Elles sont présentes à elles-mêmes et tombent simplement le masque.
L’humilité est la reconnaissance de nos talents et nos capacités, mais sans pour autant en faire de « glorioles ». Ils sont ceux que nous avons reçus, et que nous pouvons cultiver… Ici pas de signes de faiblesse, de timidité ou de crainte. Nous connaissons la source de notre vraie force.
Nous pouvons être à la fois humbles et assurés.
La force de l’humilité
La grande force de l’humilité est qu’elle rend absurde le besoin de se leurrer ou de leurrer les autres.
Elle conduit tout autant à reconnaître et accepter nos faiblesses, nos erreurs, à apprendre d’elles. En tant qu’Humain qui, comme chacun, dispose de forces à cultiver et de « défauts » à réguler. Elle nous amène ainsi à reconnaître et à respecter les qualités et les contributions des autres, sans se sentir menacés. L’humilité ne compare pas.
Et je vous renvoie ici à mon article « Comparaison est poison ! ».
L’humilité donne confiance. Elle est un chemin pour s’aligner sur les valeurs de notre être véritable.
Ainsi se montre-t-elle plus profonde et plus constante que la modestie. L’humilité est moins susceptible de « craquer » sous la pression ou les circonstances. Car si la modestie peut être feinte, l’humilité demande, elle, un vrai travail de conscience et de construction. Elle ne peut se construire que sur une conscience de soi aussi bienveillante et lucide que possible.
Être humble, c’est, en quelque sorte, aimer la vérité en soi.
Mesurant ce que l’on sait, tout autant que ce que l’on ignore, rassurés sur notre valeur personnelle, nous pouvons alors circuler au milieu des autres sans crainte, sans soumission. Confiants et conscients de ce que nous pouvons apporter et vice versa.
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