Manque de confiance en soi, complexes, dévalorisation… la personne qui souffre du syndrome de l’imposteur doute en permanence de la légitimité de ses succès et déteste être au centre de l’attention.
Le syndrome de l’imposteur est caractérisé par un sentiment de « tricher » dans la vie ou d’être idéalisé par un entourage dupé. Et pour certaines personnes ces manifestations peuvent prendre des allures dépressives : sentiment d’échec, mauvaise estime de soi, tendance à l’auto-sabotage…
Mais sans aller jusque-là, se percevoir comme « imposteur », illégitime, indigne est un sentiment que chacun a sans doute pu goûter au moins 1 fois dans sa vie.
Alors même que certains sont déjà connus, compétents, aguerris dans leur domaine, il leur est encore possible d’éprouver ce sentiment… Professionnels expérimentés, athlètes de haut niveau, conférenciers de renom, artistes connus… nombreux sont ceux qui le relatent.
Une petite voix intérieure nous dit que : « non, nous ne sommes pas à la hauteur ou pas capable » et elle nous conduit à la procrastination ou à l’auto-sabotage.
C’est un sentiment qui peut nous tarauder lors de notre parcours de vie, qu’il soit professionnel ou personnel. Ainsi, au moment de prendre la parole en public, on se sent imposteur à parler d’un sujet que d’autres connaissent mieux que nous ou auraient exprimé avec plus de talent. Au moment d’accepter ce projet, on se sent tiraillé, persuadé que nous ne sommes pas la bonne personne.
On peut même se dire que le diplôme, le titre obtenu est le fruit du hasard ou d’une circonstance particulière, et que nous ne le méritons pas.
Ce syndrome de l’imposteur peut également nous toucher au moment de recevoir une prime, une somme importante ; voire dans notre vie amoureuse ; ou encore lorsque nous prodiguons une recommandation à un enfant. Et il peut nous arriver de nous demander si nous sommes vraiment congruents lorsque nous donnons ce conseil à notre ami…
Ne pas se sentir digne, à la hauteur, avoir l’impression de ne pas mériter, voici quelques symptômes qui correspondent au syndrome de l’imposteur.
Cette partie de nous est là, elle fait partie de nous. C’est une de nos facettes. Elle fait écho à nos blessures, blessures d’enfance toujours vivantes en nous et qui réapparaissent.
Elle touche particulièrement les personnes perfectionnistes avec de fortes exigences, les individus avec une faible estime d’eux-mêmes, les êtres anxieux qui craignent d’être mis en échec publiquement, ou encore ceux qui ont des pensées dysfonctionnelles en boucle, des ruminations…
Le syndrome de l’imposteur se base sur un ensemble de croyances erronées qu’il faut remettre en question pour développer un système de pensées plus juste et surtout plus favorable au bien-être.
Mais qui suis-je moi pour … ?
C’est une interrogation qui peut me monter aussi parfois, surtout lorsque je suis plus fragile, fatiguée… Et alors que j’accompagne des personnes depuis plus de 23 ans, dont un très grand nombre me remercie chaleureusement, je peux me sentir illégitime. Je peux douter de moi, de mes capacités.
Cette part de nous n’est absolument pas à rejeter, et encore moins à juger ou critiquer.
En revanche, il s’agit de l’accueillir, de prendre un temps avec elle, de l’interroger…
Parfois on peut lui demander : quel est mon désir profond en réalité ? mon vrai désir ?
Ainsi est-il possible d’observer que je peux m’arranger -inconsciemment- pour rater un entretien d’embauche important parce que je ne me sens pas à la hauteur de ce poste. Il y a ma raison, il faut trouver un job, et mon sentiment de ne pas être capable.
Et je peux tout aussi bien perdre tout l’argent gagné à la loterie, ou le dilapider parce qu’au fond, je ne le mérite pas…
Il y a ainsi des choses de nous à venir découvrir, à apprendre, à faire évoluer.
Mais, par ailleurs, le sentiment d’illégitimité n’est pas toujours un problème.
Parfois lorsque je me sens imposteur, c’est tout simplement parce que le suis !
Peut-être que je me positionne sur un « quelque chose à obtenir » mais dont je ne suis pas sûr à 100%, peut-être tout simplement parce que je n’en suis pas maitre, tout simplement.
Par exemple si j’enseigne une langue étrangère, je peux promettre de mettre toute ma disponibilité, toute ma pédagogie, toute ma compétence au service de l’apprentissage de l’autre ; en revanche je ne peux pas faire pour l’autre qui aura sa propre part d’efforts à fournir.
Je ne peux donc pas m’engager à lui certifier qu’il parlera assurément cette nouvelle langue avec aisance d’ici 6 semaines, au risque de me sentir légitiment « illégitime ».
D’autres, enfin, ne se sentent jamais illégitimes et s’installent dans une forme de toute « puissance illusoire », à l’image de certains politiques ou scientifiques qui déclarent avoir toute connaissance et tout pouvoir !
Une toute puissance non remise en question, une autre de nos facettes qui sait, affirme et a raison, c’est sûr. Et l’on peut comprendre ici combien le syndrome de l’imposteur peut se révéler un facteur constructif de pondération.
Pour moi, le travail d’évolution consiste à venir voir clair en nous, sans se laisser trop happer par l’une ou l’autre de ces parts de nous, en demeurant observateur neutre et sans jugement, et en rétablissant l’équilibre, avec discernement et humilité.
Et parfois, un accompagnement peut être nécessaire.