Le regard…
Nous avons tous à faire face, un jour ou l’autre, à la jalousie, la rancœur, l’orgueil, la médisance, la paresse, la dépendance …
Et là peut-être, votre regard s’est-il focalisé sur quelqu’un ou une situation ?…
Mais aujourd’hui je ne veux pas parler de ce qui vient d’autrui. C’est très souvent le premier angle de vue que l’on choisit, je sais.
Non, je veux parler de nous-même, d’oser explorer nos propres «ombres», notre «cave». Nos jalousies personnelles, nos envies vis-à-vis de cet autre, l’orgueil dont nous faisons preuve chaque jour, …
Nous avons tous à soigner, dans nos vies, des blessures (abandon, trahison, humiliation, …). Nous avons tous à passer nos croyances et nos conditionnements au crible de la Conscience. Mais nous avons aussi tous à transcender nos « animaux sauvages » qui, tapis dans nos profondeurs, nous animent à nos dépends. Bien plus que ce que l’on veut bien croire !
Cela fait partie du travail de clarté intérieure à réaliser.
Prenons une situation, quelle qu’elle soit. Confondus avec nos pensées, notre personnalité, nous perdons souvent de vue ce qui nous meut en réalité au cœur de nous.
Et cela est vrai partout, partout où nous sommes. Nous ne sommes jamais séparés de nous-mêmes !
Mais avant de poursuivre je voudrais partager cette petite histoire avec vous :
Un jour, un homme se met à critiquer vertement le sage de son village. Lorsqu’il prit conscience de son erreur, il s’enquit demander pardon au vieil homme. Et il lui signifia alors qu’il était prêt à tout pour réparer…
Le vieux sage l’envoya alors chercher un oreiller. Puis il lui suggéra de sortir dans son jardin, de le déchirer et de laisser s’éparpiller toutes les plumes qui le composaient.
L’homme s’exécuta, puis revint questionner le sage :
– Suis-je pardonné maintenant ?
– Pas encore, répondit celui-là, j’aimerais à présent que tu récupères toutes les plumes de l’oreiller.
– Mais c’est impossible, le vent les a toutes dispersées maintenant…
– Comprends qu’il est difficile de réparer les torts que tu as causé. Tes paroles ont, elles aussi, suivi leur chemin…
Médire, par exemple, voilà une situation ordinaire que nous partageons tous…
Bien sûr il ne s’agit pas ici de se culpabiliser, je ne suis pas curé !
Mais je nous propose seulement de venir observer nos comportements, en toute neutralité bienveillante. Car dès que l’on part dans le jugement, l’analyse est biaisée, par cette autre part de nos ombres d’ailleurs…
Observer sans juger, aussi bien les conséquences… que la ou les racines…
Pourquoi dénigrer ? Quelle part de nous vient à être « nourrie » par cette attitude ?
Notre besoin de reconnaissance ? notre sentiment d’infériorité ? de supériorité ? notre jalousie ? …
Tout cela mérite certainement d’être éclairé, mis gentiment sur scène. Encore une fois, non pas pour être jugé, mais pour que ces toiles de fond, qui polluent nos vies, et pas seulement celles des autres, et nous font agir à notre insu, puissent être dépassées, transcendées.
Pour que nous puissions avoir vraiment le choix !
Quelles sont nos valeurs, les valeurs que nous voulons servir ou incarner ?
Souvent on me répond : l’Amour !
Mais est-ce bien de l’Amour, de la Bienveillance, de la Compréhension (attention, je n’ai pas dit Accord ou Acceptation) qui sont ici à l’œuvre et sous-tendent nos médisances ? Que connaissons-nous réellement de l’histoire de cette personne, des interprétations qu’elle en a faite, et de son niveau de conscience qui l’ont amenée là ?…
Un bébé naît-il un couteau entre les dents ?
Ce sont bien toutes ces toiles de fond qui nous manipulent tous, le plus souvent dans la plus grande inconscience, au fil de notre quotidien.
Ainsi chacun alimente-t-il, colore-t-il, dans son ignorance et son inconscience, le champ énergétique d’informations bien confondantes… Celles-ci reviennent alors en boomerang, sur la scène, pour que nous les réalisions. Pour mieux nous changer nous-même, d’abord et aussi.
L’accusation de l’autre me semble plus une fuite pour éviter de faire ce qu’il faut à l’intérieur, et être vraiment maître en notre royaume. Une nouvelle manipulation de notre part « sauvage » pour éviter la conscience.
Et puis, c’est plus facile ! Enfin à court terme, car ce n’est que reculer pour mieux sauter, plus tard…
En effet, tout finit par nous rattraper. Là est la vraie Justice. Pour moi, c’est juste une histoire de temps !
Porter un regard juste…
Et quoiqu’il en soit, plus nous ouvrons notre champ de conscience, plus nous réalisons, en lâchant le jugement, que tout est là pour nous aider.
Un peu à l’image de la noirceur et de la résistance du terrain qui conduisent la graine à trouver la force suffisante pour croître et percer la croûte d’argile, afin d’émerger et se déployer à la Lumière.