« Je t’aime » …
deux mots prononcés tous les jours par des millions d’Êtres Humains…
deux mots attendus tous les jours par autant d’autres…
mais est-il des mots dont la signification soit plus « ignorée » ?
Pour l’un, « je t’aime » sous-entend « j’ai besoin de toi, occupe toi de moi », pour l’autre « aime-moi »… ou encore « j’aime être avec toi »…
Aimer…mais quelle est cette sorte d’amour ?
Avez-vous déjà pris un moment pour vous poser la question et observer en toute objectivité ? Avez-vous déjà pris le temps de bien regarder autour de vous ? Ou, peut-être, très tôt, avez vous préféré ignorer dès que le voile a commencé à se lever… et n’y voyez là surtout aucun jugement de ma part.
Une fois sorti/e de l’innocence, qui passe très vite, avez-vous remarqué combien, même les personnes que nous aimons pourtant beaucoup, peuvent parfois « dysfonctionner », pour ne pas dire plus, et nous agacer profondément…
Même les personnes qui sont très chères à notre cœur, à un moment donné, par fatigue ou par bêtise… en viennent à nous surprendre, nous décevoir, nous attrister, voire nous exaspérer… Et même dans les meilleurs cas, alors qu’intensité, complicité et sincérité sont pourtant présentes , sommes-nous loin de nous sentir toujours accueilli/e, écouté/e, entendu/e, reconnu/e … certainement pas dans l’absolu du temps passé ensemble.
Passée la lune de miel, nous sommes souvent bien loin des rêves nés des contes de fées : « Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »… (ils se sont d’ailleurs bien gardés de nous raconter la suite 😉 ).
Mais plutôt que de jeter pleins phares sur l’autre, qu’il soit conjoint, parent, enfant ou autre, commençons, si vous le voulez bien, par nous poser cette question :
Et nous, où en sommes nous avec l’Amour ?
Sommes-nous toujours parfaits, irréprochables dans notre façon d’aimer, à l’écoute, dans l’accueil et la reconnaissance, dans le don à chaque instant ? Ne nous arrive-t-il pas, parfois, à nous aussi, de ne pas nous montrer à la hauteur, de commettre des erreurs ?
Qui de nous, sain d’esprit, ne souhaite pas Bonheur, Joie et Paix pour tous ?
Puis fatigué/es, stressé/es, nous manquons d’élan pour accueillir l’autre tel que nous le souhaiterions ? Ou déçu/es de n’être pas accepté/es tel/les que nous sommes, avec nos fêlures, nous nous retrouvons incapables alors de répondre à la demande de celui, celle qui se trouve face à nous… totalement perdus dans les affres de notre « réalité du moment ».
Sommes-nous bien conscients, à ce moment-là, de ce qui se joue et se vit en nous ? …
Sommes nous capables, dans les faits, de nous aimer…
…et d’aimer autrui comme nous espérons, attendons que ce le soit ?
Tous blessés, manquant d’équilibre et de compréhension, dans une quête de compensation.
Certain/es vont tout faire pour tenter de donner, parfois jusqu’à épuisement, au mépris du respect de la vie en eux/elles (« j’ai tout fait pour toi ! = j’étouffais pour toi ! »). Sans comprendre, là non plus, ce qui se joue à l’intérieur, suspendus à l’« amour-confiture » qui ne peut entraîner que « déconfiture » car l’essence de l’amour c’est de donner sans attendre rien en retour, ni vouloir réparer, au travers d’autrui, nos blessures du passé.
Si nous voulons bien regarder autour de nous, sans juger, nous pouvons certainement constater :
- qu’à diverses profondeurs nous sommes tous porteurs de douleurs, de blessures… même celui qui semble si sûr de lui pour mieux masquer sa peur ou sa souffrance
- que bien peu d’entre nous sommes conscients à chaque instant : « y a -t-il un pilote dans l’avion ? »
- que notre niveau de présence est souvent insuffisant pour pouvoir véritablement choisir et ne laisser émerger que ce qui correspond à nos valeurs de fond (si tant est, d’ailleurs, que nous ayons pris le temps de les définir clairement).
C’est ce qu’un de mes enseignants appelait: la « normo-pathie« , cette « maladie » de la conscience, communément acceptée et normalisée.
Tous, normo-pathes !
même les plus grands sages (lisez et vous verrez que les « vrais » l’admettent aisément).
Pas assez fous pour être enfermés,
mais tous enfermés, malgré tout, dans une certaine inconscience…
que l’on estime d’ailleurs à plus de 90 % pour chacun d’entre nous, selon de récentes études.
Alors, lorsque nous osons poser ce regard sur nous-même et ceux qui nous entourent, lorsque nous osons regarder en face la réalité de ce qui se vit pour l’heure, lorsque nous pouvons constater à quel point nous vivons tous, le plus souvent, la conscience voilée… Alors… comment pouvons-nous encore attendre de ceux qui nous entourent, cet amour, cet absolu, cet amour inconditionnel, qui continue pourtant à sonner le glas à l’intérieur de nous ?
… et être aimé.
Qu’attendre réellement de personnes qui sont au moins aussi mal que nous, aussi perdues (parfois plus), même si ce sont nos parents… ?
Bien sûr, il ne s’agit ni de dénoncer, ni de culpabiliser quiconque : tous pris au piège !
Bien plus, une invitation à réaliser et laisser plutôt émerger humilité et bienveillance.
Il ne s’agit pas non plus de nier que chaque Être Humain est bien capable d’amour, capable d’offrir le meilleur de lui-même, mais d’un amour bien souvent cousu d’attentes et de conditions, inconscientes.
« Je t’aime si tu es gentil/le, si tu ne fais pas de bruit, si tu me sers comme je l’entends… »
ou bien « Je t’aime si tu fais cela pour moi, si tu me combles de ce dont j’ai besoin… »
parfois « Je t’aime si ce que tu fais correspond à mes valeurs à moi… »
ou encore « Je t’aime quand tu m’accueilles, Je t’aime quand je ne suis pas fatigué/e et que je vais bien, Je t’aime si tu me prends en charge… »
Ainsi « je t’aime », d’un « amour humain » ! Voilà où nous en sommes.
Ce n’est pas un drame si nous l’acceptons et cessons de nous obstiner à vouloir autre chose. Juste reconnaître que nous ne prenons peut-être pas les choses dans le bon ordre.
Réaliser qu’il est vain d’espérer autre chose tant que ne serons pas un peu plus « réveillés « … Pouvons-nous véritablement être aimé/es d’une personne « normo-pathe » ?
S’attacher à vouloir quelque chose qui n’est pas possible, fait souffrir.
Aussi tendre et attentive soit-elle, souffrante parfois même blessée et malade émotionnellement parlant, ses maux finiront bien par resurgir. Et je ne serais peut-être pas assez conscient/e alors pour m’en rendre compte, et prendre le recul nécessaire. Et je me blesserais alors de ce qui vient de se produire, sans prise de distance sur le fait que l’autre était, à ce moment là, bien loin de lui-même…
Alors, après cet arrêt sur image, je repose maintenant la question : croyez-vous sincèrement, au vu de nos états intérieurs, qu’aimer et être aimé/e comme nous en rêvons, soit possible aujourd’hui ?…
Et pourtant, c’est bien ce que nous demandons.
C’est bien ce que nous attendons.
Amour et Reconnaissance, être aimé/e tel/le que nous sommes, pleinement, sans condition ni jugement, sans arrière-pensée, sans attente de retour,…
En sommes-nous d’ailleurs capables nous-mêmes pour autrui, pour celles et ceux qui nous entourent, sans nous mentir à nous même ?
Ici clarté et authenticité sont requises, bien sûr.
Comment l’Être qui n’est pas encore sorti de sa caverne peut-il être capable de vivre et donner cet amour là ? …
C’est possible, bien sûr !
Et même au-delà de ce que le sens commun peut imaginer. Peut-être même en faisons nous parfois l’expérience, de façon ponctuelle. Sinon, nous n’en rêverions pas…
Mais peut-être pas là où nous le cherchons, pas à travers l’autre. Pas là en premier.
Cet amour que nous attendons tous, dont nous gardons le souvenir secret et entendons l’appel, en nous
car il est là, au cœur de nous-mêmes…
prêt à être accueilli lorsque nous cessons de l’attendre à l’extérieur…
Il ne faut pas grand chose pour le toucher du doigt, là, au cœur de nous et qu’il nous envahisse à en faire couler des larmes de grâce profonde. Il ne faut pas forcément grand chose pour réaliser que l’Amour n’est pas un sentiment, ni un lien, encore moins une habitude, mais plus certainement un état.
En attendant peut-être qu’après avoir osé lever le voile aujourd’hui, nous pourrons nous montrer plus indulgents, moins dans l’attente d’un absolu extérieur qui ne peut se trouver ? Peut-être pourrons-nous accueillir d’avantage l’amour tel qu’il nous est proposé à l’instant, celui que l’autre peut donner, celui que l’on peut donner ? Peut-être pourrons-nous commencer à chercher l’Amour, là où il se trouve vraiment, d’abord ?
La sophrologie caycédienne est une méthode complète pour nous rapprocher de nous et nous permettre, par sa pratique et sa philosophie, d’apprendre à nous retrouver et à élargir notre champs de conscience.
Bien sûr, n’imaginez pas que 3 séances suffiront. Mais avec patience et persévérance, car le jeu en vaut très certainement, du moins de mon point de vue, la chandelle !
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