Êtes-vous une victime ou vous pouvez-vous vous comporter comme une victime ?

Je ne parle pas ici de l’état de victime, d’un accident, d’un cambriolage …, mais de la condition de « Cendrillon ».

Et s’il vous plait, ne balayez pas trop vite ma question car la victime, ou la tendance à la victimisation, s’ignore souvent elle-même. Et plus encore avant de transformer l’inclination en habitude journalière.

Mais comment reconnaître une victime, au-delà d’un cas exacerbé ?

Deux expressions sont assez caractéristiques dans la bouche de celle-ci : « Oui, mais… » et « C’est la faute de… ». Et elle se plaint beaucoup.

Reconnaissez que nous avons tous, un jour ou l’autre, endossé ce costume. Toutefois, il y a une différence entre une attitude passagère et le fait de se sentir profondément victime au quotidien.

Vivre dans le monde en tant que « victime » est une terrible expérience. En effet, le fait de rejeter la faute sur autrui rend très difficile à la personne la prise de conscience nécessaire à la résolution de ses problèmes. Être une victime ce n’est pas seulement croire que quelqu’un, quelque part, est responsable de notre état. Mais c’est être également persuadé que nous ne pouvons rien faire par nous-même pour changer la situation.

Victime - Sylvie Ducattillon sophrologue à toulouse

Nick Vujicic est une « contre-victime », il n’a ni bras, ni jambe. Il est atteint d’une maladie rare connue sous le nom de « Tetra-amelia ». Malgré le nombre d’épreuves douloureuses que le jeune homme a dû subir, il a quand même su garder espoir et foi en la vie. Son handicap ne l’a pas empêché d’obtenir un diplôme universitaire en comptabilité et planification financière. Nick est devenu une source d’inspiration pour de nombreuses personnes. Il est maintenant conférencier en motivation. Il est aussi l’auteur d’un livre « Life Without Limits: Inspiration for a Ridiculously Good Life », publié en 2010.

Au bal des victimes, on trouve la victime de son passé, de ses parents, de l’enseignant, de la dureté du monde, du gouvernement, de l’administration, de la crise économique, du covid-19, du patron, des collègues, des enfants … Victime du monde extérieur : les événements, les autres…

La victime glisse doucement puis devient une personne qui se laisse facilement dominer par toute situation et perd, avec le temps, tout contrôle sur sa vie. Elle entretient la croyance que la vie est difficile, compliquée.

Apitoyée sur son sort, la victime rejette alors la responsabilité de sa vie, qu’elle remet entre les mains de son entourage, de l’extérieur… Elle se retrouve facilement sous l’influence des autres, jusqu’à s’en trouver assujettie parfois , perdant ainsi tout repère fondamental intérieur ou n’en créant aucun.

Paradoxalement, si elle attire facilement des personnes qui abuseront d’elle ou chercheront à la dominer, la victime se rebelle parfois. Et elle peut dans ce cas développer  de l’agressivité, voire  même de la violence physique ou verbale, ou toute autre attitude nuisible à l’égard de ses proches.

Conséquences ?… La personne atteinte par ce sentiment de victimisation prend difficilement de bonnes décisions, ou n’en prend pas du tout. Et elle peut déclencher des comportements destructeurs vis à vis d’elle-même, tels que l’alcoolisme ou diverses autres addictions …

Les gens qui agissent en victimes ont des stratégies de vie qui les maintiennent dans l’état de victime.

Il est fréquent qu’une victime demande des choses impossibles, qu’elle s’isole, ou réclame de l’aide à un moment où il est impossible de l’obtenir…

Comme le dit merveilleusement Richard Thibodeau : « Une victime est puissante dans son impuissance !« , et il le décrit avec précision, étant lui-même une « ancienne victime » qui s’en est sorti.

Ainsi, si un bébé peut paraître impuissant, que va-t-il se produire s’il se met à pleurer au beau milieu d’une assemblée ? … Il va attirer l’attention de tout le monde, bien sûr ! Il est tout puissant dans son impuissance.

Victime - Sylvie Ducattillon sophrologie à toulouse

Les personnes qui se sentent victimes, se croient impuissantes. Elles y croient tellement qu’elles utilisent alors toute leur créativité et leur puissance à démontrer leur impuissance… Rien n’est jamais possible pour elles, quoique vous leur proposiez !

De même, les victimes savent éveiller l’impuissance chez les autres.

N’avez-vous jamais eu autour de vous une personne que vous aimez, et qui est en dépression profonde ?… Comme vous l’aimez de tout votre cœur, vous voulez vraiment aider cette personne. Alors, vous lui suggérez des tas de solutions ou de choses possibles à réaliser. Mais, à chacune de vos propositions, elle vous démontre, de mille et unes façons différentes, que vos idées sont impossibles à mettre en action, pour elle, à cause de… telle ou telle raison…

Et si vous persistez à vouloir l’aider après de nombreuses heures, semaines, mois, voire même années… et qu’elle s’enferre malgré tout dans son état, comment allez-vous vous sentir ?…

Croyez-moi, je peux vous en parler avec justesse : impuissant, malheureux, déçu, inquiet, coupable même par endroits. En un mot, vous allez vous sentir victime. Victime de la victime ?!

Une victime a cette capacité à conduire les autres à se sentir victimes, s’ils n’y prennent pas garde, en leur démontrant une fois de plus, que sa vie est sans issue et que, quoi que vous fassiez, vous ne pourrez jamais l’aider…

Victime - Sylvie Ducattillon sophrologie à foix

Et c’est bien la réalité, chacun est libre et souverain en son jardin ! Personne, en cet endroit, ne peut rien pour personne. C’est cela qu’il nous faut aussi comprendre et accepter.

Victime - Sylvie Ducattillon sophrologue à toulouse

Car derrière la posture de sauveur il y a aussi une victime qui sommeille. Or, chacun doit apprendre à reprendre sa responsabilité vis à vis de lui-même, avant toute autre chose.

Je crois que l’une des pires choses que l’on puisse faire à une personne c’est de lui faire croire, ou de la conforter dans le fait, qu’elle est une éternelle victime. Une forme de persécution pour construire son estime de soi au dépend de l’autre.

La propension à se victimiser proviendrait, dans certains cas, du vécu dans l’enfance. Ainsi Vincent Bernay, psychologue, écrit-il : « Des parents défaillants et très critiques peuvent faire apparaître chez l’enfant un sentiment de culpabilité, de honte et de faible estime de soi.« 

Par ailleurs, au-delà du simple fait d’avoir déjà développés eux-même des comportements de victimes et servis de modèles, certains parents adoptent très tôt une attitude néfaste vis à vis de leur progéniture, en la surprotégeant : « Ce n’est pas de sa faute… », « C’est plus fort que lui… « , « Il n’y peut rien… », « Elle est trop petite, elle ne comprend pas »…

Enfin, du triangle de Karpman, c’est aussi le rôle le plus fortement encouragé dans notre éducation.

En revanche, est-ce vraiment une question primordiale que de savoir « pourquoi ? », surtout quand on est encore englué dedans ? Personnellement je lui préfère, dans un premier temps, l’interrogation sur le : « Comment faire pour en sortir ? » afin que l’énergie et les ressources soient d’abord focalisées sur l’action. Car la première risque de ne conduire qu’à pointer du doigt un nouveau coupable pour mieux se conforter, en fait, dans le rôle de … victime !

Enfin, quelle que soit la cause précise, encourager ou conduire l’autre à la victimisation, renforce sa faible estime de lui-même et son sentiment d’insécurité. C’est ainsi lui ôter sa responsabilité. C’est lui ôter son pouvoir de prendre sa vie en mains. C’est lui ôter toute perspective de reprendre le contrôle.

A force de se déresponsabiliser de tout et de se trouver milles excuses, la personne se sent de plus en plus acculée, avec le temps, à une forme d’impuissance qui la dépasse. Elle perd courage et se laisse peu à peu gagner par la frustration, la déprime, la dépression… Se pensant faible et manquant profondément de maturité, elle peut même se laisser déraper inconsciemment jusqu’à de graves extrémités.

Elle oublie cette question salutaire de base : « Qu’est-ce que je peux faire de bon pour moi, aujourd’hui ?« 

Victime - Sylvie Ducattillon sophrologue à toulouse et à foix

A l’âge de 17 ans, la vie de Lizzie Velasquez bascule lorsqu’elle découvre qu’elle apparaît dans une vidéo sur YouTube, visionnée par plus de 7 millions de vues, avec pour titre « La femme la plus laide du monde ! ». Sa différence, Lizzie la doit à une maladie très rare qui l’empêche d’accumuler de la graisse. Elle est également aveugle de l’œil droit. Mais plutôt que se morfondre sur son sort, Lizzie a décidé de dédier sa vie au combat contre le Cyber-harcèlement. Elle est ainsi devenue une « motivational speaker », participant en décembre 2013 à un TEDX, lors duquel elle a donné un discours plein d’humour sur son expérience personnelle. 

La bonne nouvelle, si la « victime » le veut, c’est qu’il est possible de ramener l’équilibre dans sa vie, ce, en entamant un processus de transformation.

Tous ceux et celles qui ont été victimes ont le pouvoir de sortir de l’état de victime.

Selon Richard Thibodeau, la toute première étape consiste à reconnaître qu’il y a de bonnes raisons d’être devenu une victime.

Par exemple, si un enfant demande un bonbon à sa mère et qu’elle le lui refuse, l’enfant peut se mettre à pleurer. Et si cet enfant, parce qu’il pleure, reçoit alors son bonbon, il en conclut qu’être en état de victime permet d’obtenir des choses que l’on ne peut pas obtenir autrement.

Il est donc important de comprendre que l’on n’est pas né victime, mais qu’on l’a développé. C’est une stratégie qui, au départ, a été mise en place pour mieux être servi, attirer l’attention, obtenir ce que l’on souhaitait, et était peut-être valorisé dans notre milieu d’origine… Mais qu’en est-il aujourd’hui ?

Sortir de l’état de victime requiert d’accepter que nous avons appris à le devenir.

Et ce qui a été appris, peut être désappris !

Victime - Sylvie Ducattillon sophrologie à toulouse et foix

Ensuite, il s’agit de cesser de rendre les autres responsables de tout ce qui ne va pas, et accepter la responsabilité de prendre sa propre vie en mains.

Prendre et assumer la pleine responsabilité de sa vie procure, dans les faits, une énergie formidable, une sensation de pouvoir et de liberté très agréable ! Cela passe par la récupération d’une bonne estime et confiance en soi.

Nous vivons une époque fabuleuse. Nous jouissons, même si tout n’est pas parfait, d’une liberté sans doute plus grande qu’elle ne l’a jamais été. Cette liberté est une chance immense que nous pouvons tous apprendre à cultiver.

Il s’agit également d’observer que notre vie est à l’image de nos croyances. Car, contrairement à ce qui est communément admis, on ne croit pas ce que l’on voit, mais on voit ce que l’on croit… C’est la loi des filtres de notre cerveau !

Victime - Sylvie Ducattillon votre sophrologue à toulouse

Sampson Gordon Berns était un adolescent américain de 17 ans atteint de progeria. Il est décédé en 2014, après être apparu dans une vidéo des conférences TED intitulée « my philosophy for an Happy Life ».

Enfin, il faudra reprendre le pouvoir délégué aux autres de diriger sa vie, car, comme je le dis régulièrement, la bonne référence pour nous est en nous, et pas en dehors de nous.

Maintenant, il faut choisir : agir pour changer et créer une nouvelle vie OU continuer. Et ne jamais perdre de vue que nul autre que vous ne peut rien pour vous.

Celui qui assume un rôle de victime depuis des années devra sans doute faire de gros efforts pour sortir de sa situation, c’est indéniable. Mais qu’est-ce que quelques mois de travail au vue des années de bien être en perspective ?

En revanche, il est important et nécessaire que l’extérieur ne renforce surtout pas la posture de la victime en la confortant dans son travers, ce qui ne fait que l’enliser plus encore.

Si la personne qui se sent et se vit victime, l’est en lien avec tous ses conditionnements et pensées appris qui tournent en boucle dans son esprit, elle n’en est pas moins foncièrement souffrante, en proie à des émotions qu’elle ne maîtrise plus. Au fil du temps, toutes ces émotions de frustration, de jalousie, de colère, d’impuissance … ont activé en continu son système nerveux parasympathique, comme lorsque l’on est réellement en insécurité.

En état de stress chronique, son organisme s’est épuisé et commence, pour certains, à souffrir d’une multitudes de symptômes concrets. Une chose est sûre, la victime profonde se sent en vide énergétique réel, plus ou moins intensément selon l’ampleur de son état. Elle n’a plus d’énergie et a indubitablement du mal à agir.

Voilà pourquoi elle a bien sûr besoin d’écoute, de réconfort. Mais une écoute empathique et pas complaisante ! Car, très vite, il s’agit de donner à la victime quelques options pour l’aider à se relever, par elle-même, pas à pas.

En l’aidant à faire une analyse vraiment saine et objective de la réalité. Tout est-il aussi noir ? réellement ? …

Victime - Sylvie Ducattillon votre sophrologue à foix

L’appui pourra porter également sur la clarification autour des responsabilités effectives de chaque situation, sans sortir comme à l’accoutumée chaque chose du contexte pour n’en extraire que des éléments fallacieux ou tendancieux …

Pour moi, ce n’est pas une action mentale, psychologique qui aidera la « victime », dans un premier temps, à sortir de son cercle vicieux.

La première étape consiste plutôt ici à revenir d’abord au corps, à la respiration, avec des techniques de sophrologie caycédienne (mise au point d’ailleurs par un neuropsychiatre ouvert d’esprit qui souhaitait soigner autrement la conscience altérée), ou de méditation de pleine conscience, de yoga … si l’on préfère, mais exercées par des professionnels sérieux, conscients et réellement avisés, afin de conduire la personne à pouvoir faire des pauses mentales, puis à reprendre peu à peu le contrôle de sa psyché et de ses émotions.

Ensuite seulement, après s’être ré-éduquée, être remontée en estime et confiance en soi, en positivité, l’ancienne victime sera-t-elle en état d’affronter ses blessures.

Il est également important de stopper toute plainte. Loin des lamentations, la victime aura alors l’opportunité de se rendre compte que, finalement, la souffrance n’est pas aussi envahissante.

Victime - Sylvie Ducattillon cabinet de sophrologie à toulouse

En 1994, Philippe Croizon est victime d’un accident. Alors qu’il tente de retirer l’antenne de télévision du toit de sa maison, il subit une violente électrocution : 20 000 volts lui traversent le corps pendant 20 longues minutes et le carbonisent littéralement. Philippe est emmené aux urgences. Il fera 2 arrêts cardiaques et subira 4 amputations. Une longue période de reconstruction débute, avec des hauts et des bas. Dans cette traversée du désert qui durera sept ans, sa femme le quitte. Mais Philippe se bat. Après 2 tentatives de suicide, épaulé de sa nouvelle compagne Suzanna, il va réaliser ses rêves les plus fous. Le premier est celui qu’il s’était lancé sur son lit d’hôpital, traverser la Manche à la nage. 

Il semble clair que nous sommes tous appelés à encourager la « victime », en nous ou autour de nous, à se remettre sur pieds en lui montrant que nous sommes tous maîtres de notre destin.

« Oui, ça va être dur. Non, la vie ne se déroule pas toujours comme tu le veux. Oui, il va falloir fournir des efforts, mais c’est possible, d’autres l’ont déjà fait et tu en es capable ! Il ne tient qu’à toi, et tu en sortiras grandi, plus fort et plus heureux ! ». 

C’est de la folie d’espérer de nouveaux résultats en faisant toujours la même chose

 Albert Einstein

SySylvie Ducattillon Sophrologue Toulouse et Foixlvie Ducattillon

Sophrologue et Psychothérapeute, une double compétence pour mieux vous accompagner

06.89.60.12.99 – à Toulouse, à Foix et en ligne

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