Sophrologie et conscience…
La sophrologie acquiert peu à peu une certaine notoriété, ces dernières années notamment, grâce aux médias et aux magazines féminins qui, particulièrement en cette période où les effets du stress font des ravages, informent leurs lectrices sur les bienfaits supposés des différentes méthodes de bien être ou de santé qui fleurissent ici et là.
Mais concernant la sophrologie caycédienne, du nom de son créateur, le point de vue est souvent limité car le sujet est vaste. Il va bien au-delà de la simple relaxation.
Étymologiquement parlant, la sophrologie est la science de la Conscience en harmonie.
La conscience…
Comment nos structures mentales se construisent-elles ?
A leur arrivée, l’esprit des enfants est comme de « la pâte à modeler »…
comme un disque vierge… Tous ceux qui passent dans leur jeune vie y inscrivent quelque chose, y laissent une empreinte.
Dans notre petite enfance, nous sommes très impressionnables, très malléables et réceptifs aux comportements, aux croyances et enseignements de ceux qui ont un impact sur nous ; sans oublier notre environnement sociétal.
… Ceux qui me connaissent savent que j’utilise souvent l’image d’une « éponge neuve » que l’on plongerait dans un seau de peinture et qui prendrait la couleur unique de l’environnement du moment…
Les enfants grandissent à l’image du climat mental et émotionnel qui règne autour d’eux, celui des parents en premier lieu.
Ces influences deviennent des forces qui nous conduisent
Par-delà notre part de conscience propre, ces « influences » se développent dans notre esprit. Nous les faisons nôtres, y compris en les validant au travers certaines expériences de vie.
Elles font écran à ce que nous sommes véritablement. Mais elles deviennent des forces dominantes qui nous conduisent, qui dirigent notre vie ; ceci principalement à notre insu.
Voilà pourquoi je veux dire aujourd’hui combien il est important de nous connaitre et d’être attentifs à nos croyances, à nos pensées. Et combien ce qui se joue de façon majeure à l’intérieur de nous, se joue ensuite à l’extérieur, dans notre réalité.
Nous n’avons que bien peu conscience de nos pensées
N’oublions pas qu’en moyenne nous émettons 66 000 pensées par jour. Or, un individu ordinaire est conscient de moins de 10 % de ses pensées, issues des croyances et conditionnements qui le fondent.
Une absence de conscience plutôt importante non ?
Voilà pourquoi on parle souvent de « pilotage automatique ». Nous vivons chaque instant de notre vie le plus souvent téléguidés par ce fond inconscient.
Selon certaines études récentes, jour après jour, 95% de ces pensées seraient les mêmes : des pensées répétitives qui tournent en nous comme un vieux disque rayé… Et le plus ennuyeux, c’est que 80% de ces pensées seraient négatives !
Il semble que nous n’ayons réellement pas le choix de nos choix…
tant que nous ne faisons pas le choix d’accroître notre conscience, bien sûr 😉 .
Ainsi peut-on, par exemple, vouloir réussir consciemment mais s’il est inscrit, en nous, un profond sentiment d’infériorité, de médiocrité, et que nous ne l’avons pas fait évoluer, c’est ce dernier qui dictera inconsciemment mais irrémédiablement nos choix et nos réactions. C’est ce que l’on appelle l’auto sabotage qui nous empêche, dans ce cas précis, de connaître le succès.
Le médecin autrichien Sigmund Freud, fondateur de la psychanalyse, a lui-même mis en évidence le fait que nous sommes tous l’objet d’impulsions inconscientes qui ne sont pas forcément justes, qui peuvent être contraires au bon sens, voire complètement illogiques, et même incohérentes entre elles.
La part supra-consciente dans notre esprit, cette force de vie en nous, accepte sans jugement et littéralement tout ce que nous disons et pensons, consciemment et inconsciemment. C’est ce qui a le plus de « poids » en nous qui l’emporte. Et elle nous fait alors agir, réagir en conséquence.
On peut ainsi comprendre pourquoi une personne anxieuse, craintive peut agir ou réagir de façon « anormale » alors que les circonstances ne le justifient pas, par exemple. Ce qui est inscrit en elle est devenu la loi qui régit ses expériences et ses rapports aux autres, quelle que soit la réalité du moment.
Ne pas céder aux émotions…
Par ailleurs, combien se retrouvent noyés par leurs émotions, submergés par des pensées, des souvenirs qui viennent à eux sans qu’ils les aient invités. Et dans certains cas, si on laisse ces pensées sans « surveillance », elles peuvent même s’enchaîner et générer de véritables « tsunamis émotionnels ». La machine s’emballe et génère un mal-être de plus en plus grand, sans que l’on comprenne véritablement !
Ou encore voyons nous répéter de nombreuses tâches, au quotidien, sans y penser, tels des automates, des fantômes de nous-même… J’avoue, pour ma part, avoir déjà pris la voiture et être arrivée à destination sans avoir « réalisée » véritablement comment j’avais effectué le trajet… ou avoir déposé un objet et ne plus savoir quelques minutes après ce que j’avais bien pu en faire…
En fait nous nous croyons libres et conscients, mais en réalité nous ne réalisons pas à quel point nous sommes prisonniers de notre labyrinthe intérieur, majoritairement encore bien « endormis ».
Si l’Homme est devenu conscient graduellement, la « sortie de la caverne » est loin d’être consolidée. L’éveil de notre conscience n’est pas achevé…
Les effets de la pratique sophro
La pratique de la sophrologie caycédienne nous aide à ralentir intérieurement et à être davantage présent. Ce qui concoure à prendre peu à peu du recul sur ce que nous pensons et disons. Nous développons notre degré de vigilance, notre « Observateur » intérieur… notre conscience.
La sophrologie authentique contribue au développement de la connaissance, à la fois intuitive et réfléchie, que nous pouvons avoir de nous-même et de notre environnement.
Cette méthode est là pour nous aider à prêter davantage attention à nos sensations, nos émotions, nos pensées, nos croyances, nos valeurs ; de manière volontaire. Elle repose sur le vécu de l’expérience. Elle nous conduit, pas à pas, au travers des pratiques simples, à élargir notre champ de conscience de façon à pouvoir endiguer, y compris, les emballements qui surviennent, le plus souvent lorsque nous sommes en pilotage automatique.
La lumière est mise sur ce qui nous anime réellement, lorsque nous cessons de nous juger. Ainsi pouvons-nous choisir et nous libérer, jour après jour, instant après instant, en reprenant les rênes, au travers plus de présence et de sagesse.
La pratique de cette méthode concoure à la lente et délicate émergence de la Conscience en Harmonie, au passage de la conscience ordinaire à la conscience sophronique, à un état d’être qui libère.
lvie Ducattillon
