« Notre corps, c’est notre outil à vivre« , comme me le disait ma sophrologue lorsque j’ai commencé à découvrir cette méthode
Malgré une enfance en apparence heureuse, j’étais à 20 ans terriblement et profondément mal dans ma peau. Dépressive, souffrant de blessures profondes (sentiments d’abandon, de rejet, d’humiliation, …). Très négative et anxieuse, extrêmement stressée, je ne trouvais vraiment rien de bon en moi. Je me sentais en dessous de tout, même si paradoxalement j’avais réussi haut la main mes études…
Mais comme je l’ai dit dans mon précédent article, Sigmund Freud, fondateur de la psychanalyse, a lui-même mis en évidence le fait que nous sommes l’objet d’impulsions inconscientes qui ne sont pas forcément justes, qui peuvent être illogiques, et même incohérentes entre elles…
Je vous passe les détails mais je me considérais, au plus profond de moi, comme une « handicapée de la vie ». Oui, c’était là mes mots… Je me sentais profondément seule, perdue, et sans savoir alors vers qui, ni où me tourner…
C’est à 25 ans, désespérée, que j’ai eu la chance de faire la connaissance, par hasard, d’une sophrologue très inspirante, Catherine Lejosne. Lumineuse, elle a su faire résonner mon âme. Et j’ai alors entrepris un travail de 9 mois avec elle.
Une lueur d’espoir s’était allumée. C’est à partir de ce moment-là de ma vie qu’une première « renaissance » s’est amorcée.
S’il m’a fallu de longs mois pour ressentir de nouveau la présence agréable de ce corps dont je m’étais coupée, cela en valait vraiment la peine !
Notre corps, c’est notre première maison, notre première relation. Façonné par notre héritage biologique, notre histoire, et notre parcours de vie, il est le reflet singulier de notre caractère unique.
Notre corps est en prise directe avec le vivant, en nous
Notre corps est l’une de nos composantes. Issu d’une seule et unique cellule à l’origine, il fonctionne et nous l’habitons sans trop vraiment nous interroger et nous y intéresser, sauf lorsqu’il nous fait souffrir… Et nous n’avons alors plus qu’une seule idée en tête : le faire taire !
Pourtant, il nous parle de notre intériorité, de ce qui, réellement, se passe en nous : fatigue, bien-être, tension, douceur, douleur,… Mais plutôt que nous poser pour l’écouter avec respect et attention, c’est avec notre volonté, nos exigences,… bref notre ignorance que nous nous adressons à lui.
Il est aussi notre interface avec l’extérieur. C’est d’abord avec nos sens que nous appréhendons ce qui nous entoure. Ce n’est qu’ensuite que ces informations sont traitées par notre cerveau. Et c’est avec lui que nous agissons ou réagissons, selon les ordres de ce dernier.
Ainsi notre corps vit, agit, respire, perçoit, encaisse, somatise,…
Oui, notre corps nous parle.
Oui, notre corps nous dit, en toute authenticité, contrairement au mental, où nous en sommes vraiment, comment nous allons réellement.
Ne disons-nous pas, parfois dans une totale inconscience : « j’en ai plein le dos ! », « j’ai les boules !» (au ventre, à la gorge), « ça me prend la tête ! », « je suis sous pression » …
Ici, à l’instant présent, dans le concret de la situation, il annonce par son état, notre qualité énergétique. Il est le juste reflet de la façon dont nous nous le prenons en charge, lui et nos expériences émotionnelles.
Tout ce qui n’est pas exprimé s’engramme dans notre corps
Notre corps, comme un instrument de musique, vibre à chaque émotion que nous vivons face à un événement.
En effet, la coordination générale de notre corps est gérée par un ensemble d’enveloppes, les fascias. Ce sont des membranes, des tissus conjonctifs qui enveloppent tous les éléments du corps. Sur un plan fonctionnel, ces fascias sont solidaires les uns des autres. Ils constituent en définitive un fascia unique, qui par ses ramifications, pénètre jusqu’au plus profond de notre corps.
Or, on sait aujourd’hui que, sous l’influence de certaines émotions, se produisent des tensions et des blocages, qui provoquent des nœuds dans les fascias. C’est ce qui finit par entraîner, à la longue, des douleurs de tous ordres pouvant même aboutir à certaines pathologies lorsqu’on les laisse s’accumuler en nous.
Le corps retient tous les événements qui s’y sont produits avec une mémoire redoutable. Ainsi, toutes les émotions bien mais surtout celles mal gérées par nous, non entendues, non exprimées, retenues, ressassées, …, y sont imprimées, engrammées. Seul le corps en détient l’accès.
Le corps n’oublie pas et ne sait pas mentir.
La pratique de la sophrologie caycédienne, c’est d’abord le retour à la perception corporelle
Le schéma corporel comme réalité vécue au travers les sensations est l’une des priorités de la sophrologie caycédienne.
Ainsi la relaxation dynamique du premier degré (R.D.C I) repose-t-elle sur une série de gestes, effectués en rythme avec la respiration et entrecoupés de temps de pauses réguliers. Ceux-ci favorisent l’activation de la vivance, du vécu corporel, c’est-à-dire une présence de plus en plus fine à notre corps.
C’est l’apprentissage d’une présence bienveillante, dépourvue de tout jugement, à notre corps qui est développée.
La pratique de la sophrologie caycédienne favorise et permet le relâchement de nos tensions physiques. Elle concourt également à évacuer, peu à peu, nos zones de blocages.
Elle nous fait prendre conscience de notre schéma corporel, au travers de l’expérimentation phénoménologique. Le corps et les sensations sont explorés chaque fois comme si c’était la première fois…
Au-delà du soulagement physique apporté par la pratique, nous nous reconnectons plus subtilement à nos sensations corporelles dans notre quotidien. Nous nous réapproprions notre capacité à communiquer avec lui et la Vie en nous.
Notre corps reprend sa juste place dans notre existence. Il redevient un allié et un guide.